5 essais sur la psychologie de l’éducation à lire

Publié le : 18 juin 202115 mins de lecture

La psychologie de l’éducation traite des comportements et des processus cognitifs qui se produisent dans le contexte éducatif. Les études menées dans ce domaine fournissent des stratégies et des outils utiles pour identifier l’éducation appropriée aux individus dans la société actuelle. Bien que cette discipline ne jouisse pas d’une grande visibilité, elle cache un grand potentiel, que l’on peut découvrir en lisant les meilleurs essais de psychologie de l’éducation. De nombreux auteurs ont contribué à cette branche de la psychologie, mais dans cet article, nous ne proposons qu’une sélection des plus pertinents. Les essais de psychologie de l’éducation énumérés ici présentent une structure commune, basée sur le socio-constructivisme, car cette perspective théorique nous aide à comprendre l’éducation dans une perspective plus large et à mieux nous concentrer sur les objectifs qui lui sont associés.

5 essais sur la psychologie de l’éducation

– Éduquer pour comprendre, Howard Gardner

Ce livre de H. Gardner présente le sous-titre « Stéréotypes des enfants et apprentissage scolaire ». Dans cet ouvrage, l’auteur explique tout sur les théories intuitives des enfants. Il insiste particulièrement sur l’importance de rejeter les conceptions de l’éducation formelle du passé afin de parvenir à une réelle compréhension. C’est l’un des essais les plus emblématiques sur la psychologie de l’éducation. Elle nous montre que le système éducatif actuel conduit rarement à une réelle compréhension des contenus et qu’il est souvent basé sur un apprentissage mnémonique et superficiel. En conséquence, très souvent naît chez l’étudiant ce qu’Orwell appelle la « bipolarité » à laquelle il sera prêt et préparé face aux problèmes scolaires, mais dans la vie quotidienne il aura recours à des théories naïves. Ce livre est particulièrement intéressant car Gardner étaye ses conclusions par une multitude d’expériences et de recherches. De plus, il nous donne un récit détaillé qui valide son interprétation des résultats.

– Psychologie et pédagogie, Vigotsky, Luria et Leontiev

Bien que seuls les noms de Vigotsky, Luria et Leontiev apparaissent sur la couverture, il s’agit en fait d’un recueil d’essais sur la psychologie de l’éducation écrits par divers auteurs soviétiques. Ils nous montrent une éducation révolutionnaire, totalement différente de celle à laquelle nous sommes habitués dans la société actuelle. Ces psychologues partaient du principe que l’éducation ne pouvait pas être promue par la force économique. Selon eux, l’objectif de l’éducation ne doit pas être la création d’une nouvelle main-d’œuvre, mais le plein développement du potentiel intellectuel de l’individu. C’est l’un des essais sur la psychologie de l’éducation que vous ne regretterez pas de lire. Il vous aidera à vous débarrasser des dogmes qui entravent le progrès du système éducatif. Il contient de nombreuses recherches qui prouvent qu’une classe sans hiérarchie, dans laquelle le libre débat et l’éducation individualisée attentive aux besoins de chaque élève sont mis au premier plan, peut conduire à des résultats incroyables en termes d’apprentissage.

– La déséducation, Noam Chomsky

Ce travail n’entre probablement pas vraiment dans la catégorie des essais sur la psychologie de l’éducation, car il se concentre davantage sur les aspects politiques de l’éducation. Cependant, c’est un livre qui peut vraiment nous aider à comprendre ce qu’est l’éducation au sens large. Noam Chomsky est connu pour ses idées politiques, qui méritent d’être lues, et pour son regard critique sur les faits. Dans ce livre, il explique comment le système utilise l’éducation pour maintenir sa stabilité. Il nous montre une image des failles du système éducatif qui ne peuvent pas vraiment être considérées comme de véritables erreurs. En fait, c’est grâce à eux que le système peut maintenir sa stabilité, avec une hiérarchie de pouvoir stable qui maintient chacun à sa place. Au cours du livre, Chomsky présente l’action des États-Unis dans les pays d’Amérique latine comme un exemple : il souligne comment la propagande et les médias contribuent à déformer la réalité des faits. Les États-Unis apparaissent comme les porteurs de la justice et de la liberté, bien que la réalité des faits soit tout autre.

– La culture de l’éducation, Jérôme Bruner

Bruner est l’un des auteurs qui ont révolutionné le monde de la psychologie cognitive. Ses études ont conduit à l’abandon de perspectives extrêmement mécanistes et computationnelles pour faire place à une vision socioculturelle des faits. Cet auteur pensait que pour comprendre l’être humain, il ne pouvait pas être séparé de son environnement social. Dans son livre, nous trouvons une explication détaillée de la vision socio-constructiviste de l’éducation. L’auteur souligne la grande importance du contexte culturel et son influence sur les différents systèmes éducatifs. C’est une perspective très intéressante, car elle nous aide à comprendre les facteurs qui influencent l’éducation et l’ampleur du sujet lui-même. C’est un livre fondamental, car il nous fait comprendre que la culture et l’éducation constituent notre réalité, et que toutes deux peuvent être les moteurs du changement nécessaire dans le système social actuel.

– Expérience et éducation, John Dewey

John Dewey a été l’un des pères fondateurs de la psychologie de l’éducation, et bien que ses œuvres aient été écrites il y a plus de cent ans, on y trouve des idées révolutionnaires sur l’éducation. Dans « Experience and Education », l’auteur nous montre une reconstruction des modèles éducatifs de son temps, basée sur un modèle constructiviste. Son modèle éducatif met l’accent sur un concept qui est à la base de toute sa réflexion pédagogique : la continuité de l’expérience. Pour Dewey, l’éducation n’est juste que lorsqu’elle favorise les expériences éducatives futures. Si l’éducation présuppose une impasse, il ne s’agit pas vraiment d’éducation. La lecture de ces essais sur la psychologie de l’éducation est utile à la fois si vous voulez en savoir plus sur les origines de l’éducation et si votre objectif est d’analyser des propositions d’amélioration pour promouvoir une éducation de qualité.

Psychologie de l’éducation

La psychologie de l’éducation est la discipline qui s’intéresse au développement, à l’évaluation et à l’application :

  • des théories de l’apprentissage et de l’enseignement ;
  • du matériel éducatif, des programmes, des stratégies et des techniques issues de la théorie contribuant aux activités et aux processus éducatifs impliqués tout au long de la vie ;
  • des programmes d’intervention de rééducation et correctifs auprès de différents publics.

Le psychologue en éducation tente d’apporter des outils et des connaissances dans les domaines cliniques, de l’éducation spécialisée, de la psychologie scolaire et de l’évaluation.

Historique

Les fondations de la psychologie en éducation proviennent principalement de la philosophie de l’éducation. Cette branche de la philosophie s’intéresse particulièrement à la qualité de l’éducation et aux programmes de préparation des enseignants.

Plusieurs attribuent la paternité de la psychologie en éducation à Edward Lee Thorndike qui formule la première définition opérationnelle de la discipline dans son ouvrage. Si les travaux de Thorndike portèrent sur les théories de l’apprentissage, l’expérimentation animale et les observations quantitatives, les travaux d’un deuxième personnage important pour le développement de la psychologie en éducation, Charles Hubbard Judd, portèrent plutôt sur les transformations, l’organisation, les politiques et les pratiques dans le milieu de l’éducation. Ces deux différents champs d’étude de la psychologie en éducation imagent les contrastes dans les mouvements subséquents de la discipline : le mouvement de la mesure, des théories de l’apprentissage et des expériences en laboratoire, et le mouvement d’étude des curriculums et de l’organisation de l’école. Les travaux de Stanley Hall ont aussi influencé le domaine de la psychologie de l’éducation. Hall a mis l’accent sur l’importance de la conception de l’enfant dans son ensemble afin d’examiner ses caractéristiques et de construire des théories applicables à la moyenne des enfants. La discipline prend aussi ses racines dans la psychologie du développement puisque de nombreux théoriciens en psychologie de l’enfant ou en psychologie du développement ont jeté les bases des perspectives théoriques que l’on retrouve de nos jours en psychologie de l’éducation.

Théorie développementale

C’est en étudiant le développement cognitif des enfants que Piaget suggère une nouvelle théorie de l’apprentissage basée sur le traitement de l’information. En traversant plusieurs stades du développement, le développement de l’intentionnalité et de la différenciation dans la période sensori-motrice de 0 à 24 mois; le développement des fonctions symboliques et du langage dans la période des opérations concrètes de 2 ans à 12 ans; le développement de la pensée abstraite dans la période des opérations formelles à 12 ans et plus, l’enfant assimile son environnement, ce qui déclenche chez lui un ajustement actif. Les schèmes, ensemble de patrons qui régissent nos comportements deviennent de plus en plus complexes, forçant ainsi le développement des fonctions cognitives de l’enfant afin qu’il parvienne à acquérir un construit imagé et subjectif du monde qui l’entoure. Selon Piaget, l’intelligence est le développement des processus adaptatifs d’une personne dans son environnement, visant de l’émergence de son plein potentiel. Dans cette suite logique, l’apprentissage est une fonction de l’intelligence qui s’actualise au cours du développement de l’enfant.

Selon Piaget, l’apprentissage survient lorsque des éléments de l’environnement nécessitent l’adaptation ou la restructuration des schèmes. Par la venue d’un nouvel événement, un déséquilibre des structures cognitives surgit, menaçant l’équilibre homéostatique du corps humain. Afin de retrouver l’équilibre de l’organisme, deux processus sont possibles : l’assimilation et l’accommodation. L’assimilation est le processus par lequel les structures cognitives incorporent les nouvelles informations parce qu’elles sont compatibles avec les schèmes existants. Pour sa part, l’accommodation nécessite la modification des structures cognitives. Parce que les nouvelles informations sont massives et incompatibles avec les schèmes existants, l’organisme ne cherche plus à maintenir l’équilibre initial, mais il modifie plutôt son cadre de référence afin de s’adapter à la nouvelle situation. L’atteinte de l’équilibre se fait par la mise en place de nouvelles structures.

Y a-t-il un fossé entre les chercheurs en psychologie de l’éducation et les enseignants ?

Certains auteurs avancent qu’il existe une distance importante entre les chercheurs en psychologie de l’éducation et les enseignants. Le fait que les enseignants utilisent rarement les résultats de recherches valides apporte deux points qui soutiennent leur postulat. D’abord, il semble inapproprié que les praticiens utilisent à peine les solutions fournies par la recherche qui aideraient les enfants. Cela est un affront pour les chercheurs. D’autre part, si les impacts des études sont légers, cela diminue la crédibilité des chercheurs en éducation auprès des parents, des enseignants, de l’administration des écoles, etc. Cependant, certains auteurs croient que le fossé entre la pratique et la recherche serait causé par une attitude arrogante et condescendante des chercheurs. Cette attitude serait due au modèle linéaire en éducation qui imposent des lois universelles applicables à tous. Ce modèle fait également référence à une relation unidirectionnelle du chercheur à l’enseignant. Il semblerait donc important d’inclure les enseignants dans les processus de recherches. C’est ce qu’ont tenté de faire Fuchs et Fuchs.

Fuchs et Fuchs ont écrit un article exposant la réussite d’un projet mettant en collaboration des chercheurs et leur théorie avec des enseignants et leur pratique. Une étude démontra que la collaboration entre chercheurs en éducation et enseignants était possible et efficiente. Ces chercheurs ont d’ailleurs créé plusieurs programmes de tutorat par les pairs, tels qu’apprendre à lire à deux. Ces programmes utilisent le tutorat par les pairs dans un contexte d’apprentissage en classe avec l’enseignant. Les auteurs ont développé un volet en mathématique et en lecture.

Le principe général consiste à faire des activités d’une durée moyenne de 30 minutes, trois fois par semaine. En lecture, en première année, un exemple d’activités pourrait être de dire des sons, ensuite lire des mots qui contiennent ces sons, puis lire une courte histoire incluant ces sons-là. L’enseignant présente chacune des activités puis les élèves pratiquent à tour de rôle, deux par deux. Un système de points est instauré afin de motiver les élèves. Pour établir un programme comme celui-ci, les enseignants reçoivent l’aide d’une assistante de recherche chaque semaine ainsi qu’une formation et du matériel fourni par les chercheurs. De plus, les enseignants sont encouragés à donner leurs commentaires afin d’améliorer l’efficacité du programme. D’ailleurs, avant la création d’un programme, une étude pilote est réalisée conjointement avec les enseignants et les écoles afin de s’assurer de l’applicabilité et de l’efficacité de celui-ci. Il y a une donc une étroite jonction entre la théorie et la pratique. Quoique cela n’apporte pas une réponse claire à savoir s’il y a un gouffre ou pas entre la recherche et la théorie, cela apporte certes une lueur d’espoir en exposant que c’est à tout le moins possible et réaliste. L’analyse appliquée du comportement est un exemple de discipline appliquée en psychologie de l’éducation qui intègre la recherche et la pratique.

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